Recommandations francophones relatives à la prise en charge des TCA
Ce groupe de travail du CEPIA a réfléchi à une proposition de recommandations francophones relatives à la prise en charge des troubles alimentaires.
Cette mise en place des recommandations francophones relatives à la prise en charge des TCA s'est effectuée à partir des recommandations de la COMSMEA, ainsi que des publications du BASO et du NEDC.
Suite au groupe de travail, un schéma de présentation de recommandations francophones relatives à la prise en charge des TCA a été mis au point. Celui-ci est disponible en synthèse de ce groupe de travail.
Les troubles du comportement alimentaire se caractérisent par une prévalence élevée (estimée à 1/5) à une étape vulnérable de la vie entre 12 et 22 ans (Nagl et al., 2016). Ils sont associés à une récupération lente (5-7 ans) et seule une minorité des personnes atteintes a accès aux soins (1/3). Les troubles du comportement alimentaire sont associés à une lourde charge de morbidité pour le jeune et sa famille, ont un fort impact sur tous les domaines de la vie et sont associés à un risque important de suicide. En outre, avant même la période Covid 19, les prévisions étaient déjà alarmantes : la prévalence des troubles du comportement alimentaire devait augmenter par cohorte - tous les 10 ans (Treasure J. et al., 2020, The Lancet).
En Belgique, les enquêtes de santé 2013 et 2018 ont inclus le SCOFF, un court instrument de dépistage de cinq questions qui dépiste les signes de troubles du comportement alimentaire. Comme prévu, le pourcentage de la population belge qui présente des signes de troubles du comportement alimentaire est le plus élevé dans le groupe d'âge le plus jeune (15 à 24 ans) (13,7% et 16% pour les filles). En outre, de nombreux jeunes sont à risque : l'étude HBSC est une étude de cohorte internationale à grande échelle sur divers paramètres de santé. En 2013 et 2018, la satisfaction corporelle et le comportement sur les réseaux ont également été inclus. Environ la moitié des adolescents flamands indiquent qu'ils ne sont pas satisfaits de leur corps (2014 : 51,1% ; 2018 : 48,7%). En outre, davantage de jeunes en 2018 (20,6 %) ont indiqué suivre un régime alimentaire par rapport à 2014 (16,5 %). Étant donné que l'insatisfaction corporelle et les régimes sont des facteurs de risques majeurs pour les problèmes d'alimentation et de poids, nous devons rester vigilants pour que les efforts de prévention de l'obésité ne renforcent pas ces risques.
Les résultats de la sixième enquête de santé (Sciensano) pendant la crise coronavirus montrent que, par rapport à 2013 (8%) et 2018 (7%), il y a une augmentation du pourcentage (11%) de personnes dans la population belge qui présentent des signes d'un trouble alimentaire (identifié par le SCOFF). Parmi les participants âgés de 18 à 29 ans, 18% semblent être à risque.
Des études internationales (Taquet, Geddes, Luciano & Harrison, 2021) indiquent également que l'incidence d'un premier diagnostic de troubles du comportement alimentaire était plus élevée en 2020 par rapport à 2019, 2018 et 2017. Il était 15% plus probable de recevoir un diagnostic de trouble alimentaire pour la première fois en 2020 qu'en 2019 (risque relatif : 1,15%). Le risque relatif d'être diagnostiqué comme souffrant d'un trouble alimentaire a également augmenté tout au long de l'année 2020. Le risque était particulièrement accru chez les jeunes filles âgées de 10 à 19 ans et plutôt associé au diagnostic d'anorexie mentale.