Suite au groupe de travail créé pour la COMSMEA (Commission pour la nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents), des propositions concrètes ont été faites pour le développement des soins dans le domaine des troubles alimentaires en Belgique. La synthèse de la COMSMEA est téléchargeable ci-contre.
Renforcement de la détection précoce et des soins en ambulatoire par l’intermédiaire des Réseaux de soins en santé mentale
La COMSMEA préconise d’impliquer les psychologues conventionnés dans le processus des soins ambulatoires précoces pour les troubles alimentaires. Ces psychologues fourniraient des soins à court terme pour les questions alimentaires et les problèmes alimentaires légers. Ils pourraient le faire en groupe et en "outreaching" pour toucher tous les jeunes qui n’arrivent pas nécessairement dans le parcours de soins. Cela se déroulerait en collaboration avec les Réseaux et ce, afin d'effectuer un démarrage de soins rapides pour les problèmes alimentaires légers et les troubles des conduites alimentaires naissants. La création d'équipes d'accompagnement par province pourrait être encouragée sous forme de mini-conventions INAMI en lien avec les réseaux de santé mentale des jeunes. Ces équipes soutiendraient les prestataires de soins ambulatoires spécialisés dans les troubles du comportement alimentaire qui ont (temporairement) besoin de plus d'expertise/intensité dans leur processus de traitement. Ces équipes pourraient également fournir des soins supplémentaires au patient et à sa famille, renforcer la pratique ambulatoire, et si nécessaire, elles pourraient également assurer une action de proximité dans le contexte du patient.
Proposition de parcours de soins pour les troubles alimentaires en résidentiel, en centre de jour et avec les familles
La COMSMEA plaide en faveur d’une convention pour les troubles des conduites alimentaires les plus graves qui nécessitent une admission. Afin de fournir de meilleurs soins appropriés, la COMSMEA plaide en faveur d'une gamme de services plus large dans le cadre des soins de troisième ligne : la thérapie résidentielle/de jour et la MFT (TMF en français : thérapie multi-familiale). Les patients pourraient passer d’un type de traitement à un autre en fonction de leurs besoins. Lors du suivi du plan thérapeutique, il s'agirait de réfléchir à la thérapie la plus appropriée pour le patient afin d'assurer un bon rétablissement et un transfert optimal de celui-ci, à son domicile. L'objectif serait, d’une part, d’éviter que les patients restent hospitalisés plus longtemps que nécessaire, et d’autre part, de permettre de travailler le plus vite possible dans le contexte du patient.
Utilisation de la MFT (Thérapie multi-familiale intensive)
La thérapie familiale intensive de groupe (I-MFT) est un service de soins proposé par les équipes de troisième ligne pour renforcer le contexte familial. Il comprend 4 journées complètes consécutives avec 6 séances de retour pendant 6 mois. Ce programme peut être autonome dans l'offre de soins au patient et à sa famille, mais il peut aussi être proposé pour renforcer une offre résidentielle ou thérapeutique de jour.
Les patients souffrant de troubles du comportement alimentaire se rendent dans des lieux de soins très différents pour être hospitalisés : souvent en pédiatrie, en médecine interne ou en endocrinologie à l’hôpital général. Parfois ils s'adressent à des services de psychiatrie générale, mais aussi à des services de placement, de soins spéciaux pour les jeunes, etc. En raison de la complexité des troubles alimentaires, une expertise supplémentaire est souvent nécessaire auprès des équipes spécialisées en troubles alimentaires. Les ressources des équipes de liaison seraient très utiles pour un partage de connaissances avec les équipes qui ne sont pas spécialisées dans les troubles alimentaires, afin que les jeunes puissent être aidés. Le défi consiste maintenant à apporter les ressources de liaison aux services où se trouvent les jeunes. La COMSMEA estime que le soutien de liaison doit être lié aux équipes spécialisées dans les troubles alimentaires (10 équipes suprarégionales) et que celles-ci doivent mettre leur expertise à la disposition des équipes de soins ayant besoin d'un soutien spécialisé.