Poids, surpoids et carence pondérale

Le poids d'une personne ne s'envisage a priori pas dans l'absolu, mais bien en fonction de l'âge et de la taille de cette dernière. Pour ce faire, l'indice couramment utilisé est l'IMC ou Indice de Masse Corporelle. C'est une mesure simple du poids par rapport à la taille utilisée pour estimer notamment le surpoids et l’obésité, mais également la carence pondérale. Il correspond au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m2. Cet indicateur est associé au risque de morbidité et de mortalité chez un individu. Par exemple, un IMC de 25-30 (ou supérieur) augmente le risque de morbidité (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2 et certains cancers) et de décès prématuré. Les personnes ayant un IMC inférieur à 18,5, c’est-à-dire sous le seuil normal, le risque de mourir est 1,8 fois plus important qu’une personne avec un IMC normal (entre 18,5 et 24,9). Une personne présentant une obésité (avec un IMC entre 30 et 35) a 1,2 fois plus de risques de mourir qu’une personne de poids normal et ce risque montre à 1,3 fois pour les personnes en obésité sévère (35 et plus).

Une enquête de santé a été réalisée en 2018 par Sciensano (un organisme de recherche agréé par la Politique scientifique fédérale) auprès de 11 300 belges. Parmi les différents domaines étudiés, Sciensano s'est intéressé à l'état nutrionnel des belges. Il en ressort les chiffres suivants : 

IMC moyen

  • L’IMC moyen (25,5) a augmenté de façon régulière depuis la première enquête de santé en 1997 (24,5).
  • L’IMC est plus élevé chez les hommes (25,9) que chez les femmes (25,0). Il augmente avec l'âge pour atteindre 27,0 chez les 65 à 74 ans et est plus élevé chez les moins instruits (26,8).
  • L'IMC moyen est nettement plus élevé en Région wallonne (25,8) qu’en Région flamande (25,3) et en Région de Bruxelles Capitale (25,2).
Balance et IMC

Prévalence du surpoids (IMC de 25 et plus) et de l’obésité (IMC de 30 et plus)

  • Près de la moitié (49,3 %) de la population adulte est en surpoids, tandis que 15,9 % présentent une obésité.
  • La prévalence du surpoids et de l'obésité chez les adultes a augmenté de façon linéaire et significative depuis la première enquête de santé en 1997 (respectivement 41,3 % et 10,8 %).
  • Plus d'hommes (55,3 %) que de femmes (43,4 %) souffrent de surpoids  (pas de différence significative selon le sexe en ce qui concerne l'obésité).
  • La prévalence du surpoids et de l'obésité augmente avec l'âge jusqu'à 74 ans (respectivement 61,9 % et 22,8 % chez les 65-74 ans). 
  • Le surpoids et l'obésité sont tous les deux associés au niveau d'instruction : les personnes peu instruites sont plus à risque.
  • La prévalence du surpoids et de l'obésité est plus élevée en Région wallonne (respectivement 51,8 % et 18,0 %) qu'en Région flamande (respectivement 48,2 % et 15,0 %) et bruxelloise (respectivement 46,5 % et 13,6 %).


Prévalence de la carence pondérale (IMC < 18,5)

  • 2,9 % de la population adulte présente une carence pondérale. Il n'y a pas de différence significative entre les régions.
  • La carence pondérale est plus fréquente chez les femmes (4,1 %) que chez les hommes (1,6 %), et chez les plus jeunes (6,0 %).
  • On ne constate pas de différence entre les classes d’éducation au niveau de la Belgique et de la Région flamande. Par contre, à Bruxelles, les plus instruits ont une prévalence nettement plus élevée (4,3 %) de carence pondérale, alors qu’en Wallonie, ce sont les moins instruits (6,3 %).
  • En dessous de 18 ans, l’IMC n’est pas encore très stable. En effet, l’IMC des jeunes de 2 à 17 ans évolue au fil de leur croissance, une variation différente chez les filles et chez les garçons.

Surpoids et obésité

Prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents

  • Dans l'ensemble, un jeune sur cinq (19,0 %) présente un surpoids et 5,8 % présentent une obésité.
  • Il n’y a pas de différence selon le sexe pour le surpoids et l’obésité chez les jeunes.
  • La prévalence du surpoids (24,4 %) et de l'obésité (11,7 %) est la plus élevée chez les enfants de 2-4 ans.
  • L’état nutritionnel des jeunes varie selon le niveau d'instruction du ménage. Dans les ménages les moins instruits, 40,5 % des jeunes sont en surpoids et 14 % présentent une obésité. C'est une différence significative par rapport aux ménages les plus instruits : respectivement 12,9 % et 2,9 %.
  • Le surpoids et l'obésité juvéniles sont nettement moins fréquents en Région flamande (respectivement 16,2 % et 4,6 %) qu’en Région bruxelloise (respectivement 27,3 % et 10,5 %) et wallonne (respectivement 20,7 % et 6,0 %).


La prévalence du surpoids et de l'obésité chez les adultes a malheureusement augmenté au cours des deux dernières décennies. Heureusement, ce n'est pas le cas pour les jeunes, même s’ils doivent toujours faire l’objet d’une attention particulière, surtout les tout-petits. En outre, les hommes, les personnes âgées de 45 à 74 ans et les moins instruits sont également un groupe à haut risque pour l’excès pondéral.

Surpoids à l'adolescence